Le procès France Eoliennes aura lieu à Orléans le 19 mars 2018

C’est un évènement qu’attendent fébrilement depuis près de 9 ans des centaines de personnes à travers toute la France. Des centaines de clients floués, ayant commandé des installations micro-éoliennes à une société créée en Sologne en 2006, qui faisait venir son matériel de Chine, via un importateur périgourdin, le revendant parfois plus de 8 fois sa valeur d’achat. Les clients démarchés se voyaient promettre ici l’alimentation électrique autonome et économique de leur entreprise agricole ou artisanale géographiquement isolée, là des économies d’énergie substantielles grâce à la revente de l’électricité produite à EDF à des conditions avantageuses. Le tout dans un délai maximal de 6 mois. Certains se voyaient même proposer de conclure une convention de site-témoin qui prévoit que, moyennant rémunération, ils devaient laisser les futurs clients potentiels visiter leur installation. Alléchés et mis en confiance, beaucoup se sont endettés pour faire installer ces éoliennes. Beaucoup ont fait réaliser à leur frais d’importants travaux de génie civil (dallage maçonné, câblage) par de tierces entreprises. Problème : les éoliennes vendues étaient des assemblages et les performances promises étaient impossibles à atteindre car le vendeur ne disposait pas du matériel nécessaire qui parfois n’existait pas. Cette situation, conjuguée à la piètre qualité du matériel importé de Chine, a conduit irrémédiablement à la panne rapide ou à l’impossibilité de mettre en route la quasi-totalité des éoliennes installées… pour les chanceux qui ont été livrés avec parfois des années de retard. Car nombreux sont ceux qui, ayant pourtant payé de substantiels acomptes, n’ont jamais été livrés.  Très rapidement, la société s’est retrouvée en cessation des paiements. Pourtant, jusqu’au dernier moment, elle a continué à démarcher et à faire signer de nouveaux clients qui n’avaient bien évidemment aucune chance de voir un jour leur éolienne. Un temps soutenue par de gros investisseurs parisiens, avec de se retrouver dans le collimateur du tribunal de commerce, la société a finalement été contrainte de déposer le bilan puis a été liquidée au début de l’été 2009, laissant sur le carreau plus d’un demi-millier de victimes ruinées. Leur préjudice cumulé, déclaré au liquidateur, s’élève à plus de 9 millions d’euros. Un scandale lamentable.

Plusieurs personnes viennent enfin d’être renvoyées devant le Tribunal Correctionnel d’Orléans le 19 mars 2018 pour répondre de faits d’escroquerie, de tromperie commerciale et de non-respect de la législation protectrice du consommateur en matière de démarchage. Les Avocats du Cabinet Polythetis défendent environ 80 victimes qu’ils représenteront à l’audience, prévue pour durer 3 jours.

Article de presse sur le sujet : France Bleu 25 août 2016